Le ligament croisé antérieur (LCA) est situé au milieu du genou (il fait partie du “pivot central”). Placé dans l’échancrure du fémur, véritable cavité au milieu du genou, il est tendu entre le tibia et le fémur vers en haut, en arrière et en dehors. Le ligament croisé postérieur est situé juste en arrière de lui. Ces deux ligaments sont “croisés” l’un par rapport à l’autre : lorsque le tibia effectue un mouvement de rotation en dedans, ils ont tendance à s’enrouler ensemble.
Rôle du LCA:
Comme tout ligament, le LCA stabilise l’articulation. Au niveau du genou, il y a plusieurs ligaments, et chacun a une action bien spécifique. Le rôle du LCA est double :
- d’avant en arrière, il s’oppose à la translation antérieure du tibia par rapport au fémur : il empêche ainsi un mouvement de “tiroir antérieur” du tibia par rapport au fémur.
- dans le sens des rotations, le LCA s’oppose à la rotation interne du tibia par rapport au fémur, du fait de sa direction, et de son enroulement autour du ligament croisé postérieur.
La rotation interne excessive du tibia par rapport au fémur peut entraîner une rupture du LCA. La rupture du LCA n’a pas de conséquences sur les mouvements du genou qui se passent dans l’axe de la flexion-extension. En revanche le genou n’est pas protégé dans les mouvements de rotation, de torsion : c’est en particulier le cas des rotations du corps, pied bloqué au sol.
Evolution d’une rupture du LCA.
Dans la plus grande majorité des cas, les deux extrémités rompues du ligament se rétractent, s’éloignent l’une de l’autre, empêchant toute cicatrisation spontanée. C’est la raison pour laquelle, contrairement à d’autres ligaments comme le ligament latéral interne par exemple, le LCA ne peut pas cicatriser. Parfois cependant, le fragment inférieur retombe contre le ligament croisé postérieur (LCP) auquel il se fixe : on dit que le LCA s’est mis “en nourrice” sur le LCP. Cette nouvelle fixation est le plus souvent insuffisante pour éviter l’instabilité. Très rarement enfin, la rupture du LCA est partielle : les deux extrémités rompues ne se séparent pas complètement, gardent un certaine continuité, ce qui permet alors une cicatrisation de ce ligament avec une détente variable. C’est lorsque cette détente est modérée que l’on peut parfois récupérer spontanément un genou suffisamment stable. L’affirmation de cette évolution favorable d’une rupture du LCA est difficile, basée sur le caractère modéré du tiroir antérieur, avec sensation d’un “arrêt dur lors de sa recherche, sur l’aspect du ligament à une éventuelle arthroscopie et enfin sur la reprise possible des sports sans survenue d’instabilité.